Facebook Messenger pourrait bientôt intégrer du chiffrement de bout en bout optionnel
Messenger pourrait être la prochaine application de messagerie connue à passer au chiffrement de bout en bout. Cependant, la messagerie de Facebook pourrait pencher pour une approche controversée.
Le chiffrement de bout en bout est une méthode de protection d’échange permettant de protéger une conversation de l’envoi à la réception. Facebook a déjà intégré un chiffrement de bout en bout à une autre de ses messageries : Whatsapp. Cette fois, c’est à Messenger de proposer cette protection à ses 900 millions d’utilisateurs.
C’est du moins ce que rapporte The Guardian. Le site d’information doit cette fuite à trois sources proches du projet de Facebook. Selon ces sources, c’est en été que Facebook ajoutera le chiffrement de bout en bout à Messenger.
Messenger : du chiffrement oui, mais pas par défaut
Toutefois, l’ajout du chiffrement à Messenger ne sera pas par défaut comme c’est le cas dans les messageries d’Apple, Whatsapp ou encore Viber. En effet, si l’ajout du chiffrement est confirmé dans les prochains mois par Facebook, il s’agira d’un chiffrement optionnel et non par défaut comme c’est courant pour ces services.
De nombreux géants (dont Apple) connaissent déjà des problèmes face à diverses institutions légales dans plusieurs pays sur les entraves qu’apporte le chiffrement à la justice. Dans le cas de Facebook, il s’agit plutôt d’une question pratique plus que légale qui encourage cette décision de proposer un chiffrement optionnel.
Le chiffrement de bout en bout : une barrière à Deep Text
En effet, le chiffrement de bout en bout empêche les échanges d’être interceptés par qui que ce soit. Or, pour Facebook, une partie importante de sa stratégie repose sur les chatbots et l’accès des entreprises aux messages présents sur Messenger. Il est impossible pour la plateforme Messenger d’exploiter au maximum les messages des utilisateurs pour ses algorithmes reposants sur le « deep learning » si le chiffrement est engagé.
Pour Facebook et son algorithme Deep Text, il est important de pouvoir comprendre les messages des utilisateurs. Un algorithme intelligent est capable de comprendre le contenu d’un message. Ceci permet par exemple de proposer de commander une voiture Uber simplement en comprenant un échange où l’utilisateur dit « j’ai besoin que l’on me dépose » ou encore « Je vais commander une voiture via Uber ». Cette capacité à comprendre le contenu d’un message demande avant tout, un accès aux messages. Le chiffrement de bout en bout fait justement une barrière à cet algorithme intelligent.
Facebook apprendra des erreurs de Google ?
Pour simplifier, les utilisateurs de Messenger ont besoin de choisir entre la sécurité de leurs échanges ou les fonctionnalités proposées par Facebook et ses partenaires. Google connaît la même problématique alors que sa messagerie Allo n’est pas encore lancée. Toutefois, dans le cas de Google la controverse vient surtout du fait que le géant ait tenté de dissimuler ce détail très important. Si Facebook n’a pas encore confirmé que Messenger aura bien droit à un chiffrement de bout en bout, on espère que sa stratégie marketing s’y prendra mieux que Google.