700 MHz : l'ARCEP et le gouvernement doivent s'entendre sur la méthode de vente

Annoncée en 2014 par François Hollande, une enchère sera proposée aux opérateurs pour l’acquisition des bandes 700 MHz. Free est  l’opérateur qui a le plus besoin de ces fréquences, ne devrait toutefois pas s’attendre à un traitement de faveur.

Cette vente aux enchères concerne la bande de 700 MHz pour la 4G. Si les chaînes de télévision (TNT) ne veulent pas abandonner ces fréquences « en or », l’État français compte sur cette vente aux enchères pour engranger entre 2 et 3 milliards d’euros des opérateurs.

Les bandes à basse fréquence, comme celles qui seront mises en vente cette année, ou encore la bande de 800 MHz, sont qualifiées de « fréquences en or ». Elles représentent un avantage considérable, tant pour les opérateurs que les services télévisuels. La raison est simple : ces fréquences sont plus puissantes, avec un taux de pénétration de bâtiments plus élevé, mais aussi une portée plus grande. Elles représentent donc des économies en matière d’infrastructures et d’antennes relais pour étendre la couverture d’un réseau (en émission et réception).

Les besoins des opérateurs ne sont pas les mêmes pour ces fréquences de 700 MHz. Bouygues Telecom par exemple a déjà de bonnes bases de fréquences pour la 4G. Free est l’opérateur pour lequel ces fréquences répondent à un besoin grandissant. Lors des dernières enchères, pour les bandes de 800 MHz, le « trublion » des télécoms n’avait pu faire d’offre pour les fréquences. Il est primordial pour l’opérateur d’obtenir des plages de fréquences de 700 MHz. Quant à SFR-Numéricâble et Orange, l’acquisition de telles fréquences représente surtout un moyen de répondre à une demande grandissante pour détenir un réseau performant.

Cependant, en tant que « dernier arrivé », et ayant manqué les dernières enchères, l’opérateur pourrait souhaiter un traitement de faveur de l’ARCEP, afin d’assurer une équité concurrentielle pour perpétuer un marché à quatre opérateurs.

L’ARCEP et le gouvernement doivent décider avant de procéder à la vente aux enchères. Le but serait de ne pas avoir de contestation du mode de vente après qu’elle ait eu lieu. Cependant, si le processus de vente est une enchère « classique », Free pourrait se faire évincer par les trois opérateurs qui choisiraient de faire grimper les prix. Ces trois opérateurs sont aussi contre le fait de continuer à accorder des faveurs à l’opérateur qui est venu chambouler le marché de la téléphonie avec des prix hautement compétitifs.