Le Sénat s'attaque à la fin de vie de nos smartphones
Selon un rapport sénatorial, qui appelle au recyclage de nos smartphones, souligne que 20 millions de ces appareils sont vendus chaque année dans l'hexagone. Chaque foyer est en moyenne équipé de 2 ou 3 téléphones portables. Il se peut donc que 100 millions de téléphones ne soient plus utilisés. Mais que deviennent ces téléphones en fin de vie ?
Un rapport sénatorial appelle au recyclage des téléphones mobiles
La mission sénatoriale d'information s'est penchée sur la question cet été afin de trouver une solution sur la suite à apporter sur les matériaux et composants des téléphones mobiles.
Il faut savoir que la fabrication des téléphones est devenue un problème économique et environnemental. Les enjeux environnementaux sont importants surtout que lors des auditions, il est apparu un manque de connaissances important sur certains éléments qui composent les téléphones portables sachant que certains d'entre eux sont une véritable " mine urbaine ". A titre d'exemple, 500 kg peut contenir 100 grammes d'or et un bon rendement dans une mine est évalué à 2.5 grammes d'or pour 500 kg.
L'extraction d'or n'est pas le seul impact environnemental, il est également social. Le tantale utilisé sur nos smartphones est extrait de pays confrontés à des conflits armés. De plus, de nombreux sous-traitants qui extraient les matières premières, ne respectent pas les normes du droit du travail.
Trop de téléphones jetés
Autre constat, avec un taux de collecte des téléphones portables de 15 %, la fabrication des téléphones est loin d'être favorable au recyclage car les évolutions technologiques empêchent souvent la mise en place d'une éco conception et n'a donc aucun effet sur les fabricants.
Une grande partie des téléphones usagés ne passe pas par la filière réglementaire mais par dans des filières parallèles. Les offres de mobiles d'occasion augmentent sans pouvoir garantir une traçabilité. Les opérateurs cèdent d'ailleurs des lots complets incluant déchets et équipements réparables ce qui ne facilite pas les règles en matière d'exportation de déchets.
Selon les recommandations provenant du rapport sénatorial, l'objectif est désormais d'intensifier la collecte en France grâce à nos connaissances industrielles afin de développer une filière dédiée et la mise en oeuvre d'une stratégie nationale de recyclage des métaux. Plusieurs directions sont donc à étudier. Elles concernent la responsabilisation des fabricants et la lutte contre l'augmentation de la durée de vie des téléphones mobiles. Elles passent aussi par l'augmentation de la collecte de téléphones usagés grâce à une meilleure information apportée au consommateur en mettant en avant le "geste de tri". Un réel besoin se fait également ressentir au niveau de la clarification des circuits des filières parallèles et de la filière réglementaire. Les acteurs du réemploi provenant en grande partie de l'économie sociale et solidaire doivent être également soutenus.