Quand le smartphone devient un outil de dépistage médical
S’il y a bien quelque chose que ces deux derniers siècles ont prouvé, c’est que la science fait des progrès à un rythme exponentiel. Une découverte n’en entraîne pas une autre, mais deux, dix ou des douzaines d’autres dans divers domaines. Les avancées technologiques en ce qui concerne la téléphonie mobile en sont l’exemple parfait.
Un appareil intelligent servant à communiquer via des messages et des appels est devenu une plateforme de jeu, un appareil photo et vidéo, un baladeur, un outil journalistique, un accès à tout Internet, et bien plus encore. Des chercheurs finlandais ont compris que le smartphone pouvait aussi être utilisé dans le domaine de la santé, notamment pour dépister la fibrillation atriale.
Une maladie difficile à dépister, sauf avec un smartphone
Depuis de nombreuses années, les médecins tentent de trouver des solutions pour diagnostiquer plus rapidement et efficacement la fibrillation atriale. Le problème c’est que les symptômes de cette maladie sont épisodiques et peuvent ne pas apparaître lors d’un examen médical. Les patients devaient donc porter des appareils d'électrocardiogrammes portatifs pendant plusieurs jours.
Deux chercheurs finlandais ont proposé lors du congrès de la Société européenne de cardiologie 2016 une solution qui ne nécessiterait quasiment aucun investissement et qui serait rapidement disponible : le smartphone. Tero Koivisto, vice-directeur du centre de recherche technologique de l’université de Turku en Finlande, est l’auteur principal de l’étude présentée cette année. Son raisonnement est très simple : « Etant donné l’ampleur de l’utilisation des smartphones, cette technique a le potentiel de toucher de très larges populations à travers le monde. »
Comment ça marche ?
Il suffirait que le patient télécharge une application. Le smartphone posé sur la poitrine du patient, celui-ci doit s’allonger sur le dos, puis sur le ventre pendant que l’accéléromètre et le gyroscope de son téléphone compilent les mesures. Quelle est la fiabilité de ce test effectué avec le smartphone d’un patient ? 95% ! Cette idée pourrait venir en aide à des millions de personnes dans le monde entier, car cette maladie est responsable d’environ 7 millions d’infarctus chaque année.