Publié le  par Fabrice  | Mis à jour le

Pourquoi la justice s'oppose au chiffrement des smartphones

Le prix du chiffrement des smartphones serait-il trop élevé pour la justice ? Crédit Photo : FranceMobiles

Dans une tribune du New York Times, quatre représentants de la loi de plusieurs pays (France, Espagne, Angleterre et États-Unis) ont pris position contre le chiffrement mis en place par Apple et Google. François Molins, le Procureur de Paris, Javier Zaragoza, Procureur de la haute cour Espagnole, Adrian Leppard, Commissaire de Londres et Cyrus Vance Jr, le District Attorney de New York se sont alliés et souhaite que les firmes du high-tech revoient la question du chiffrement quand il est question d’appliquer la justice.

Dans le New York Times, on fait état d’un cas encore irrésolu (à cause du chiffrement ?). Il s’agit d’un homme, retrouvé mort avec à ses côtés deux smartphones. Le premier, un Samsung Galaxy S6 Edge et l’autre, un iPhone 6. Les autorités auraient pu avoir accès à des données permettant de faire avancer l’affaire si elles avaient accès au code de ces terminaux.

Mettre fin aux affaires irrésolues

Ce « meurtrier toujours dans la nature » est un des arguments utilisés par les autorités, et ces quatre magistrats, pour faire pression sur les géants du High-Tech afin d’obtenir un passe-partout dans les smartphones. Ce cas remonté dans le New York Times   n’est pas le seul. Les autorités et les agences, comme le FBI, et David Cameron (premier ministre britannique), soulignent que cette obstruction à l’information ne peut qu’être néfaste au bien-être de l’État.

Google et Apple n’ont pas les clés

Du côté des géants, Apple et Google rappellent que les clés de chiffrements ne sont pas entre leurs mains. Ils proposent le chiffrement à leurs clients désireux de protéger leurs données de toutes intrusions (surtout dans cette ère post-révélations d’Edward Snowden). Ces codes, ce sont les utilisateurs qui les possèdent et ne sont aucunement stockés ou connus par Apple et Google.

Une porte dérobée exclusive aux besoins de la justice ?

C’est entre autres ce que reprochent ces quatre représentants de l’ordre, dont le Procureur de Paris, à Google et Apple. Les différentes institutions qui voient dans le chiffrement une entrave au bon déroulement de la loi (et/ou de la sécurité) demandent aux géants du high-tech d’instaurer des portes dérobées pour faciliter leurs tâches. Du point de vue d’Apple et Google, il n’est pas possible de prévoir une porte dérobée, même pour la justice, puisqu’elle sera exploitée par des hackeurs ou autre personne malintentionnée.

Des alternatives à la quête « anti-chiffrement »

Toutefois, comme le souligne The Intercept, d’autres données sont aussi à prendre en considération. Les autorités peuvent encore avoir accès aux données grâce au cloud par exemple. De plus, aucun appareil n’est vraiment infranchissable. Il suffit de voir les failles découvertes lors de ces derniers mois, tant pour Android que pour iOS. De plus, le chiffrement n’est pas toujours activé par défaut (sur Android).

Cependant, la question posée dans le New York Times reste entière. Au nom des victimes de crimes, et de leurs proches, est-ce que le chiffrement vaut ce prix à payer ? Les quatre magistrats sont d’avis qu’une révision des lois, afin d’équilibrer le besoin de chiffrement pour protéger la vie privée tout en assurant la sécurité, est plus que nécessaire.


 
 
 

 
 
 
 
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