Numericable-SFR apporte des précisions sur l'offre de rachat de Bouygues Telecom
Deux jours après le refus du groupe Bouygues concernant son offre de rachat de la filiale Bouygues Telecom, le groupe Altice dirigé par Patrick Drahi a publié un communiqué dans lequel il a tenu à répondre sur plusieurs à l'argumentaire du groupe Bouygues qui a refusé l'offre de Numericable-SFR sur Bouygues Télécom. Altice avait adressé une offre à Bouygues le 3 juin 2015 complétée le 21 juin 2015.
Valorisation de Bouygues Telecom
L'offre valorise Bouygues Telecom à 10 milliards d'euros au minimum, soit environ 15 fois l'Ebitda estimé pour 2015 selon la guidance de Bouygues et 25 fois l'Ebitda - Capex pour 2017 selon les estimations de Bouygues, soit des primes de l'ordre respectivement de 2x a 3x par rapport aux valeurs moyennes de ce type d'actifs sur le marché européen.
- Cette offre était composée d'un paiement en numéraire de 9 milliards d'euros à la réalisation de l'opération, majoré, au choix de Bouygues, soit d'un paiement en numéraire garanti de 1 milliard d'euros 3 ans après la réalisation de l'opération, soit d'un paiement en actions Numericable-SFR de 1 milliard d'euros faisant l'objet de put and call sur 3 ans avec un prix garanti minimum pour Bouygues de 1 milliard d'euros augmenté d'un TRI de 3% l'an selon un mécanisme similaire à celui mis en place entre Altice et Vivendi dans le cadre du rachat de SFR par Numericable.
- Le financement de l'opération aurait été assuré et sécurisé, sans condition, aux termes des lettres d'engagement jointes à la remise de l'offre de BNP, JP Morgan et Morgan Stanley. Ce financement correspondait pour environ 3,5 à 4 milliards d'euros à de l'emprunt bancaire, et entre 6 à 6,5 milliards d'euros à des fonds propres composés notamment pour 3,5 à 4 milliards d'euros de cessions d'actifs et d'augmentation de capital. Numericable-SFR avait prévu 2,5 milliards d'euros de trésorerie disponible au moment de la réalisation de l'opération. L'opération était ainsi financée à hauteur de 60 à 65% en fonds propres et à hauteur de 35 à 40% en dette.
Risque réglementaire
Afin d'assurer la bonne fin de ce projet et encadrer le risque réglementaire de non-réalisation, Numericable-SFR est également entré en négociations exclusives avec Iliad/Free pour convenir de transferts de différentes catégories d'actifs. Numericable-SFR et Free se sont entendus pour que ces transferts d'actifs soient réalisés à compter du closing de l'acquisition de Bouygues Telecom. Ces accords sont plus larges comparés à la précédente tentative de rachat qui avait échouée en mars 2014.
Maintenir l'emploi
Au niveau des emplois, le groupe Altice s'était engagé, auprès du Groupe Bouygues et auprès du Gouvernement à maintenir l'emploi des salariés de Bouygues Telecom dans des conditions similaires à celles qui avaient été souscrites pour l'acquisition de SFR.
Investissement massif
Altice s'est engagé auprès du Gouvernement à continuer d'augmenter ses investissements, notamment dans le déploiement de la Fibre (20 millions de prises d'ici à 2020).
Pour Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues, la proposition d'Altice pour le rachat de Bouygues Telecom n'était pas assez complète. Elle ne prenait pas en considération les prochaines bandes de 700 MHz allouées par l'état et pour lesquelles les opérateurs devaient enchérir. De plus, l'enjeu social inquiétait le groupe Bouygues. Le groupe de Martin Bouygues avait déjà eu à licencier 20 % de ses employés il y a un an afin de restructurer le groupe et remonter la pente. Lors d'une interview sur RTL, Martin Bouygues a d'ailleurs rappelé que " tout n'est pas à vendre ". L'opérateur est désormais optimiste quant à sa capacité à redresser la barre afin de maintenir sa place en tant que troisième opérateur.