Les opérateurs font face à un goulet d'étranglement dans la planification de leur réseau
Une enquête de la société Amdocs spécialisée dans les systèmes et services d'expérience client, a mis en lumière le défi auquel sont confrontés les services de planification et de logistique des opérateurs mobiles pour faire face à une demande de connexions Internet qui sera plus que multipliée par 20 au cours des cinq prochaines années. La 4G ne suffira pas à elle seule à satisfaire la demande d'Internet mobile : la majorité des opérateurs prévoient ainsi de multiplier au moins par dix le nombre de " small cells " d'ici à 2017 afin de répondre à la consommation de données des terminaux.
Selon cette étude réalisée par Rethink Technology Research en avril-mai 2012 auprès d'un échantillon international de plus de 65 opérateurs mobiles et convergents, les opérateurs mobiles prévoient de déployer plusieurs millions de " small cells " afin d'accroître la capacité de leur réseau. Cette évolution est cruciale pour permettre à ceux-ci de répondre à l'augmentation de la demande pour la 3G et de tenir les promesses de la 4G, deux impératifs qui vont considérablement alourdir la charge de travail de leurs services de planification et de logistique. L'enquête révèle que 59% des opérateurs envisagent de déployer au moins 10 fois plus de " small cells " d'ici à 2017 qu'en 2011, alors que les responsables de la planification des réseaux, pour près de la moitié d'entre eux (47%), déclarent que la pénurie de ressources dans ce domaine constitue leur principal problème à l'heure actuelle, et un frein aux déploiements.
L'enquête révèle la nécessité d'une forte augmentation de la capacité Internet mobile : 94% des opérateurs prévoient une croissance d'un facteur 20 ou plus d'ici à 2017, voire d'un facteur 50 pour 24% de ceux-ci. Les nouvelles technologies telles que la 4G et le LTE ne fournissent qu'une partie de la solution : tous les opérateurs admettent que les toutes dernières technologies 4G et LTE n'apporteront qu'une partie des gains d'efficacité nécessaires. Pour optimiser les performances de leur réseau, ils auront besoin de nouveaux outils évolués de planification et de gestion en complément des technologies faisant partie des spécifications LTE, telles que SON (Self-Organizing Networks).
Par ailleurs, les investissements dans les réseaux sont en hausse : 50% des opérateurs prévoient d'accroître leurs investissements de 10 à 20% entre 2012 et 2017, et 23% davantage encore. Aucun ne s'attend à un recul dans ce domaine.
De plus, le délestage Wi-Fi devrait contribuer à soulager le fardeau de l'Internet mobile : 88% des opérateurs entendent proposer le Wi-Fi dans le cadre de leurs services mobiles d'ici à 2016 et 22% prévoient de l'intégrer dans au moins la moitié de leurs stations de base cellulaires d'ici la fin 2017, ce qui réduira encore le fardeau d'Internet sur la 3G et le LTE.
" Les opérateurs font face à un déferlement de données, prévoyant dans ce domaine une demande multipliée au moins par 20 au cours des cinq prochaines années, or la 4G ne va pas résoudre ce problème à elle seule car la majorité des terminaux resteront en 3G. La solution passe par les "small cells", parfaites pour renforcer la capacité et la couverture sur les sites fixes, mais la nécessité d'ajouter des millions de nouvelles cellules crée un goulet d'étranglement dans la planification des réseaux et les opérateurs doivent se doter d'outils plus intelligents en la matière afin d'accélérer le processus. ", observe Caroline Gabriel, directrice de recherche chez Rethink Technology Research.
" Alors que les budgets des opérateurs subissent une pression croissante, le nombre considérable de "small cells" représente un investissement non négligeable. Les opérateurs doivent faire appel à des méthodologies de planification réseau à la fois sophistiquées et souples pour un maximum d'efficacité et d'automatisation en vue de rester compétitifs. ", a ajouté pour sa part Rebecca Prudhomme, vice-présidente marketing produits et solutions d'Amdocs.