Le marché européen de la téléphonie mobile secoué par la montée en puissance des opérateurs à bas prix
Le marché européen de la téléphonie mobile est en pleine effervescence. Selon une étude d'Oliver Wyman, menée auprès de 7000 consommateurs, dont 1000 en France, 53% des consommateurs européens déclarent souhaiter changer d'opérateur de téléphonie mobile et 27% ont même déclaré souhaiter changer dans les deux prochaines années (+5 points par rapport à 2023). Cette tendance est particulièrement forte au Royaume-Uni (31%), en Italie et en France (27%).
Le prix reste le principal moteur pour changer d'opérateur mobile dans l'ensemble des pays, suivi par la vitesse du réseau et la qualité de la couverture géographique.
Autre constat, les opérateurs européens de téléphonie mobile à bas prix continuent à gagner des parts de marché aux dépens des opérateurs traditionnels, avec cependant des trajectoires différentes en fonction des marchés ; en France, 45% des abonnés aux opérateurs traditionnels souhaitant changer d'opérateur ont l'intention de se tourner vers des fournisseurs à bas prix, une tendance moins forte qu'en 2023 (-10 points par rapport à 2023).
52% des consommateurs européens déclarent vouloir changer de fournisseur d'accès à Internet (+10 points par rapport à 2023). De fortes disparités subsistent entre pays européens : ce chiffre grimpe à 65% en Italie, il est de 51% en France et 41% en Allemagne.
Contrairement à l'année précédente, c'est la vitesse du débit qui est le principal facteur pour changer de fournisseur d'accès à Internet. Des disparités marquées existent entre pays ; en France, le facteur prix demeure prédominant.
La pénétration de la fibre optique continue de progresser avec 73% des consommateurs européens interrogés qui déclarent y avoir accès, soit +5 points par rapport à 2023. L'Espagne (95%) et la France (90%) sont les deux pays européens avec le meilleur taux de couverture ; le Royaume-Uni et l'Allemagne progressent avec respectivement 57% et 44%.
Le taux de convergence fixe/mobile stagne en France à 70%, nettement au-dessus des taux observés dans le reste des pays européens (48% en Italie, 44% en Allemagne et 28% au Royaume-Uni) à l'exception de l'Espagne (89%, +2 points par rapport à 2023).
La montée en puissance des acteurs à bas prix de téléphonie mobile se poursuit, avec des dynamiques différentes en fonction des pays
Plus de la moitié des consommateurs européens (53%) déclare vouloir changer d'opérateur de téléphonie mobile (+9 points par rapport à 2023).
Dans l'ensemble des pays européens couverts par cette étude, le principal facteur pour changer d'opérateur reste le prix. Cela explique en partie le succès des opérateurs à bas prix : au niveau européen, 70% des consommateurs déclarant envisager changer d'opérateur sont clients chez un opérateur traditionnel et la moitié d'entre eux (49%) déclare vouloir souscrire chez un opérateur à bas prix. En France, 75% des intentions de résiliation concernent des opérateurs traditionnels (+34% par rapport à 2023) et, dans 45% des cas, le consommateur déclare souhaiter souscrire à un compétiteur à bas prix.
Cette tendance explique l'érosion progressive des parts de marché des acteurs traditionnels et s'accélère en Espagne et en Italie, où 55% et 64% respectivement des consommateurs souhaitant changer d'opérateur déclarent vouloir souscrire à un opérateur à bas prix ; cette tendance ralentit cependant en Allemagne et au Royaume-Uni.
Les opérateurs traditionnels peuvent toutefois capitaliser sur leurs atouts pour conserver leur leadership
Les opérateurs traditionnels demeurent particulièrement attractifs : en France, parmi les répondants déclarant vouloir changer d'opérateur et actuellement clients chez un opérateur traditionnel, la majorité (55%) indique vouloir souscrire à un autre opérateur traditionnel (+10 points par rapport à l'année 2023).
En effet, les opérateurs traditionnels bénéficient tout d'abord d'une image plus positive et d'une marque plus forte que celles de leurs compétiteurs à bas prix. Dans l'ensemble des pays concernés par l'étude, la reconnaissance de marque des acteurs traditionnels est au moins 10 points supérieure à celle des opérateurs à bas prix (sur une échelle de 0 à 100).
De plus, les opérateurs traditionnels peuvent capitaliser sur leurs offres convergentes mobile et Internet fixe, avec des différences nationales très marquées : alors que le taux de convergence n'est que de 28% au Royaume-Uni (+4 points par rapport à 2023), il est de 70% en France, stable par rapport à 2023, et de 89% en Espagne (+2 points). L'étude fait ressortir un marché encore loin d'être entièrement exploité : en France, par exemple, seuls 65% des clients ayant le même opérateur pour leur téléphone mobile et pour Internet fixe ont souscrit à une offre groupée, contre 92% en Espagne.
Pour les fournisseurs d'accès à Internet, des clients de plus en plus volatiles
La part des consommateurs européens déclarant vouloir changer de fournisseur d'accès à Internet augmente considérablement (52%, +10 points par rapport à 2023). Parmi eux, 40% comptent le faire dans l'année à venir ; ce taux monte à 48% et 45% au Royaume-Uni et en France respectivement.
Contrairement à l'année précédente, le principal facteur pour changer d'opérateur est la vitesse du débit, suivi du prix et de la fiabilité du réseau. De plus, il ressort de l'étude que les services à valeur ajoutée (assistance technique, offres croisées avec des services de streaming premium) ne sont que faiblement pris en compte par les consommateurs au moment de choisir leur fournisseur d'accès Internet.
La fibre optique poursuit son déploiement
Le déploiement de la fibre optique continue ; 73% des consommateurs européens interrogés déclarent désormais y avoir accès (+5 points par rapport à 2023), avec des variations importantes entre pays (44% en Allemagne, contre 95% en Espagne).
En France, la disponibilité de la fibre optique atteint les 90% (+5 points par rapport à 2023) et 66% des consommateurs éligibles envisagent de passer à la fibre optique au cours des douze prochains mois, une proportion relativement stable (-2 points par rapport à 2023).