Le boom des appareils mobiles et des solutions dans « le nuage » bouleverse les usages
Selon Christophe Coquis, Directeur de contenu chez Softonic, les logiciels ont évolué avec les moeurs et les habitudes des utilisateurs. Dès les années 80, le développement de la micro-informatique a permis d’alimenter le grand public avec des progiciels, tels que le traitement de texte, le tableur ou les jeux. Plus tard, l’arrivée d’Internet a révolutionné le monde du logiciel, que ce soit au niveau de leur développement, de leur champ d’activité ou de leur mode de distribution. Aujourd’hui les logiciels profitent de la puissance de calcul des ordinateurs, de normes et de technologies bien définies et partagées par l’ensemble de l’industrie. En outre, les interfaces sont plus intuitives et les logiciels plus dynamiques et aboutis. Les logiciels offrent aux consommateurs une variété d’usages de plus en plus étendues. Les éditeurs proposent des outils complets qui répondent aux besoins les plus éclectiques.
Cependant, un nouveau développement technologique est venu changer la donne : il y a 5 ans, Apple lançait l’iPhone. Le « téléphone intelligent » était mis à la disposition du grand public et généralisait les applications, des logiciels adaptés au format du terminal permettant de réaliser une ou plusieurs tâches. Le développement des applications, qu’elles soient ludiques, de productivité ou d’information, a connu un essor phénoménal : à ce jour, pas moins de 500 000 applications sont disponibles rien que sur l’Appstore tandis que des centaines sont développées quotidiennement, surfant sur l’engouement généré par ces nouveaux outils de communication que sont les smartphones et plus récemment les tablettes. Rien qu’en France, GFK1 estime que 15 millions de smartphones devraient être vendus cette année.
De simples outils de communication, les téléphones sont devenus des centres de divertissement et se sont transformés en puissants terminaux proposant des applications personnelles et professionnelles. Les utilisateurs ont désormais les moyens, via leurs mobiles, de se connecter et d’être informés en temps réel des dernières actualités. Ils ont accès à des contenus et services pratiquement sur mesure via une énorme sélection d’applications mobiles. Le récent essor des tablettes a, quant à lui, rendu possible l’utilisation d’applications difficilement utilisables sur smartphone grâce à la présence d’un clavier virtuel, qui permet notamment d’améliorer l’expérience utilisateur pour la rédaction de documents, la prise de note ou bien encore lors du surf sur les réseaux sociaux. Pour les logiciels, le défi est de répondre à de nouvelles attentes : connecter les utilisateurs où qu’ils se trouvent, et offrir les services dont ils ont besoin indépendamment des circonstances.
L’impact de ces outils de communication est d’autant plus significatif qu’avec l’avènement du BYOD (Bring Your Own Device), les smartphones et autres tablettes commencent à arriver massivement dans le monde de l’entreprise et vont modifier la manière dont les logiciels vont être consommés par des particuliers sur leur lieu de travail et en situation de mobilité.
La principale raison du recours aux solutions de mobilité pour l’entreprise est principalement de réaliser des économies, notamment sur les coûts liés à l’informatique. Les salariés dits « nomades » sont de plus en plus nombreux avec un avantage certain pour l’employeur : leurs collaborateurs travaillent n’importe où et n’importe quand. Les logiciels de bureautique doivent s’adapter à ces nouveaux besoins. De plus, avec l’émergence du SaaS (Software As a Service) et du cloud computing, les lourdeurs liées à l’installation et aux mises à jour des logiciels sont en train de disparaitre. Enfin, avec la multiplication des appareils et leur nécessaire interconnexion, les solutions pour assurer la sécurité des réseaux et des installations informatiques devraient se développer. Les outils pour interconnecter les différents appareils mobiles vont être aussi très recherchés. Il n’est donc pas impensable qu’à terme, d’ici quelques années, notre traditionnel ordinateur de bureau ou ordinateur portable soit remplacé par un terminal mobile, modifiant par conséquent les logiciels tels que nous les connaissons aujourd’hui.
Pour faciliter cette transition, les éditeurs doivent être capables de proposer des logiciels capables de fonctionner sur de multiples plateformes mobiles et PC. Ces derniers devront s’adapter aux différents systèmes d’exploitations et plateformes physiques pour se transformer en applications plus légères, accessibles depuis n’importe où, mais tout aussi puissantes et fonctionnelles afin d’obtenir le même résultat que sur un ordinateur de bureau. C’est clairement cette option que Microsoft a choisie avec l’arrivée prochaine de Windows 8. Du coup, cette nouvelle complexité technique dans leur métier oblige les éditeurs à évoluer : élargissement de leur gamme de produits, marketing différencié, développement des compétences et des ressources. Un enjeu qui devrait profiter aux plus innovants mais aussi aux acteurs les plus importants du secteur.
Au final, la transformation du logiciel est d’ores et déjà une réalité que les éditeurs doivent prendre en compte : avec le fort développement des applications en ligne, du cloud management et du SaaS (Software As a Service), les éditeurs historiques se doivent de rapidement faire évoluer leur offre pour ne pas se faire doubler par de nouveaux entrants, des « pure players » plus agiles et plus créatifs.