La survie de Bouygues Telecom, passe-t-elle par une fusion avec Free ?
Le retour à la réalité promet d'être difficile pour le groupe Bouygues, qui n'a pas été retenu par Vivendi pour lui céder sa filiale mobile SFR. Toutefois, Bouygues semble vouloir continuer à jouer un rôle majeur dans les télécoms en France même si l'accord de vente n'est pas encore signé entre Vivendi et Numericable : " Plus que jamais, Bouygues Telecom continuera à jouer un rôle central dans le secteur des télécoms en France. ", a récemment indiqué le groupe.
Bouygues Telecom avait de bonnes cartes dans son jeu pour convaincre Vivendi : des promesses sur le maintien de l'emploi dans le secteur, une lettre pour convaincre le gouvernement et une surenchère de près un milliard d'euros à la dernière minute. Mais cela n'a pas suffit...
L'avantage acquis dans la 4G en termes de couverture n'a toujours pas permis à Bouygues de reprendre des parts de marché. Au 13 mars 2013, Bouygues comptait plus d'un million d'abonnés 4G, grâce à une couverture de 69% de la population française. De plus dans le fixe, l'arrivée du géant Numericable-SFR risque de fragiliser à nouveau le groupe, qui compte à ce jour 2 millions d'abonnés dans le fixe. Selon le troisième opérateur français, sa box à 19,99 € semble le conforter dans ses choix stratégiques. Mais cette offre a pour but de contrer Free sur son propre terrain afin de lui faire réduire ses marges dans le fixe.
La survie de Bouygues Telecom, passerait-elle par une fusion ou un rachat par Free ? Cette fusion serait un choix stratégique qui n'est pas en adéquation avec deux patrons qui se sont déclarés la guerre. L'intérêt pour Bouygues serait la possibilité de remonter ses tarifs et de ne pas être pris à la gorge face à deux autres géants Orange et SFR/numericable. De son côté, l'objectif de Xavier Niel est de ne pas s'arrêter en si bon chemin, et donc de continuer à rester le trublion du marché en cassant les prix.
Si Free s'allient avec Bouygues Telecom, le marché repasserait à trois opérateurs et les factures pourraient à nouveau augmenter. C'est ce qu'il s'est passé en Autriche lors du passage de quatre à trois opérateurs, où le prix de certains forfaits ont augmenté jusqu'à 18,7 %, en seulement deux ans.
- Rappelons surtout que Martin Bouygues et Xavier Niel ne sont pas en odeur de sainteté. Il reste aussi un problème de fond de la valorisation de ces deux opérateurs qui empêcherait une fusion à parité : Iliad (Free) avoisine les 11,6 milliards d'euros en Bourse quant à Bouygues Telecom, il est estimé entre 4 et 6 milliards d'euros. Cependant, les coups de théâtre sont toujours possibles ! En trois jours et trois nuits d'intenses négociations, Bouygues Telecom et Free étaient parvenus, dans la nuit de 8 et 9 mars dernier, à un accord aussi inattendu qu'historique.