La culture "mobile" peine à entrer dans les entreprises françaises
Une enquête mondiale de CA Technologies conduite par le cabinet indépendant Vanson Bourne auprès de 1300 décideurs informatiques issus de grandes entreprises, dévoile que les entreprises françaises tardent à intégrer la mobilité dans leur stratégie numérique globale et y sont moins sensibles que les entreprises américaines. Aux Etats-Unis la mobilité est véritablement considérée comme une nouvelle source de croissance du chiffre d'affaires, de productivité et de satisfaction du client. Alors que les géants du net investissent à tour de bras pour proposer au grand public des terminaux et applications mobiles innovantes, l'étude montre qu'au niveau global les entreprises restent crispées sur les enjeux liés à la sécurisation des mobiles.
La mobilité est devenue en quelques années une réalité économique. Le grand public apparait comme le moteur de cette évolution : pour la première fois dans l'histoire, les américains passent plus de temps sur leur téléphone mobile que sur leur PC. Les ventes de tablettes ont dépassé celles des ordinateurs. Et un tiers des achats sur Internet lors du 'Boxing Day3 2013' ont transités par des tablettes4. Du côté des professionnels, le boom des applications mobiles ne fait que s'intensifier. Au-delà des messageries instantanées et du e-commerce, tous les domaines d'activité sont concernés, comme la santé ou la logistique. Selon le cabinet Gartner, le nombre de téléchargements d'applications mobiles devrait passer de 102 milliards en 2013 à 305 milliards en 2016.
Alors que les géants du net (Google, Facebook, Microsoft…) investissent massivement dans les technologies de mobilité de demain, les autres entreprises se montrent plus prudentes, particulièrement en France. Les résultats de l'enquête de CA Technologies démontrent par exemple que les entreprises françaises ne sont que 40% à disposer d'une stratégie de mobilité, contre 95% des entreprises américaines. 29% des entreprises françaises admettent ne voir " aucun intérêt dans les projets de mobilité ", contre 0% aux États-Unis. Et 22% déclarent qu'elles " pourraient faire plus en matière de mobilité ", contre 83% aux États-Unis. Enfin, 30% des entreprises américaines voient en la mobilité un moyen de conquérir des marchés émergeants contre 19% en France.
Pour la majorité des entreprises françaises (51%), la principale barrière qui freine la mise en œuvre des stratégies de mobilité est la sécurité, alors que pour 45% des entreprises américaines, c'est le manque d'implication du management. Alors que les directions informatiques américaines s'attachent à évangéliser en interne (Top Management et Directions métiers), leurs homologues françaises semblent engluées dans des contraintes techniques. Manque de vision stratégique ou absence de moyens ? La question du rôle stratégique des directions informatiques est une fois de plus posée. A la lumière des résultats de l'enquête, celles-ci voient, comme pour les projets Cloud, une partie de leurs responsabilités échoir aux directions métiers : si en France, en moyenne 9,4% des budgets informatiques sont aujourd'hui consacrés à la mobilité (contre 18,3% aux États-Unis et 18% en Chine), dans trois ans, 11,2% des budgets dédiés à la mobilité des entreprises françaises (et 19,5% aux États-Unis et 23,8% en Chine) émaneront des directions métiers.
L'étude démontre en outre que lorsqu'une entreprise adopte une stratégie globale de mobilité, elle en constate concrètement les bénéfices, en termes de chiffre d'affaires et de productivité.
Si les entreprises françaises ne sont que 40% à avoir mis en place une stratégie globale de mobilité, les bénéfices de celle-ci semblent toutefois être bien compris par l'ensemble : accélération du time-to-market (89%), hausse du chiffre d'affaires (87%), hausse de productivité (85%). Parmi les entreprises qui se sont déjà lancées, 27% ont déjà enregistré une hausse du nombre d'utilisateurs de leurs services ou applications mobiles (contre 70% aux États-Unis) ; 31% une meilleure satisfaction client (contre 47% aux États-Unis) ; 32% une meilleure productivité des collaborateurs (contre 72% aux États-Unis) et 26% une meilleure fidélisation des talents (contre 66% aux États-Unis).
Enfin, les changements suscités par la montée en puissance de la mobilité dans les entreprises françaises concernent principalement des aspects techniques : 31% déclarent que la première conséquence de l'adoption de la mobilité a été le support d'une multiplicité de systèmes d'exploitation mobiles et 28% l'évolution des règles de sécurité. Aux États-Unis, parmi les principaux changements figurent l'évolution des relations entre la Direction informatique et les directions métiers (50%) et une réallocation budgétaire (45%).