L'UFC-Que Choisir dénonce le coût élevé des assurances pour téléphones mobiles
L'UFC-Que Choisir s'est récemment intéressé aux assurances proposées dans les boutiques des opérateurs lors de l'achat d'un téléphone mobile. L'association a décortiqué les garanties de ces " assurances " et évalué leur intérêt économique. L'UFC a réalisé une étude sur huit contrats, proposés par les trois opérateurs Orange, SFR et Bouygues Telecom et dans les enseignes Carrefour, Phone House, la Poste, la FNAC et LCL. L'association appelle les consommateurs à réfléchir avant de souscrire ces contrats et les pouvoirs publics à mieux les encadrer. Selon les termes de l'association de consommateurs, ces contrats proposés par les distributeurs s'apparentent à un "brillant emballage cachant un bien piètre intérêt".
Premier grief constaté par l'association : la présentation de ces assurances, par les vendeurs et les brochures, qui est au mieux lacunaire, au pire trompeuse. En effet, les garanties sont surestimées et les exclusions masquées. Les conditions générales, seul document détaillant les cas réellement couverts, sont, comme le montrent dans les caméras cachées, très rarement remises au client avant la signature de contrat. L'UFC-Que Choisir fait d'ailleurs remarquer qu'elle reçoit de nombreuses plaintes s'agissant de la couverture réelle de ces assurances.
L'étude des 8 contrats met en évidence l'ampleur des exclusions : pertes et pannes sont rarement couvertes ; le vol n'est bien couvert que quand il y a violence ou effraction, cas très minoritaires ; pour les dommages, il faut un " événement extérieur " jouant dans la survenance du sinistre. Au final l'association constate que la couverture réelle est bien plus faible que la teneur du discours commercial.
L'UFC explique également que ces assurances engagent dans la durée alors que le client n'a pas l'opportunité de comparer les offres concurrentes. Or, aucune possibilité légale de rétractation n'existe pour la souscription en magasin. De plus, parce qu'elles sont des contrats " de groupe " -où le client n'est que le sous-souscripteur d'un contrat souscrit par le distributeur- la loi Châtel qui facilite la résiliation ne s'applique pas. Ainsi, les clients ont souvent du mal à sortir des contrats, alors même que leur utilité à long terme est faible par la perte rapide de valeur des téléphones : souvent -50 % dès la 1ère année.
L'étude révèle également que le coût des assurances téléphone est élevé (1/12ème du prix du téléphone neuf par an, contre 1/1000ème en assurance habitation), et va croissant avec sa perte de valeur, non compensée par une baisse de cotisation. Il l'est d'autant plus que les sinistres sont faibles, voire comme pour le vol en baisse (-33 % entre 2007 et 2010).