L'Inde dit non à Free basics, le service d'Internet gratuit de Facebook
Free Basics de Facebook n’est plus toléré en Inde. Le service d’accès à Internet gratuit devient désormais illégal, car il ne respecte pas la « neutralité du net ».
Free Basics de Facebook ; un projet « noble » à la base
Le service Free Basics de Facebook, en partenariat avec l’opérateur indien Reliance Communications, permet d’accéder à internet sans frais à partir d’un terminal compatible. Ce projet que Facebook tient très à cœur, devait à la base apporter l’accès à internet à des personnes qui n’ont pas forcément les moyens d’accéder à l’information. Cette plateforme leur aurait permis d’améliorer leurs vies au quotidien.
Ça, c’est en théorie. Le problème c’est que dans la pratique, le projet Free Basics de Facebook porte atteinte à la « Net Neutrality », ou l’équité du web. En effet, à travers cette plateforme, c’est Facebook et les opérateurs partenaires qui choisissent quoi proposer aux utilisateurs. Cette version bridée d’internet est très restreinte puisque seuls certains services, mettant évidemment Facebook en avant, sont disponibles. C’est justement ce que le régulateur des télécoms indien, TRAI, ne peut concevoir et veut voir disparaître.
La fin de la discrimination de l’information
Pour reprendre les mots du TRAI (Telecom Regulatory Authority of India, le régulateur des télécoms indien), Free Basics appartiendrait à une catégorie de service proposant non pas des tarifs différentiels, mais discriminatoires. L’Inde ne veut pas de services internet tarifés différemment en se basant sur des critères comme les applications, les plateformes, les types de contenus ou encore les sites web eux-mêmes par exemple.
Tout internet ou rien
Selon le président du TRAI, il était nécessaire d’intervenir puisque les services comme Free Basics ne servent pas les intérêts des consommateurs, la croissance d’Internet (l’internet ouvert et libre). Dans l’essence, si un contenu est disponible sur Internet, il doit être accessible à travers tous les opérateurs au même prix.
La décision du régulateur indien devrait être valable pour les deux prochaines années. Toutefois, il est encore possible de faire appel pour revoir les conditions de cette décision. Il ne serait pas étonnant que Facebook fasse partie des firmes souhaitant une révision du jugement. Entre temps, les compagnies qui ne se plient pas à cette nouvelle loi seront contraintes de payer une amende entre 50 000 et 5 millions de roupies indiennes (soit entre 660 et 65 880 euros).
Facebook n’abandonne pas l’idée de proposer internet aux utilisateurs non connectés
Suite à cette décision, un représentant de Facebook a annoncé que la firme n’abandonne pas l’idée de proposer de l’internet ouvert et sans contenus exclusifs à travers une plateforme gratuite. Cependant, la firme ne compte pas baisser les bras pour briser les barrières et apporter internet aux régions qui ne sont pas encore connectées.