Le gouvernement annonce la généralisation de la "pause numérique" dans tous les collèges de France à partir de la rentrée 2025

Le 9 avril 2025, lors des questions au gouvernement au Sénat, la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a confirmé une décision importante : l'interdiction totale des smartphones dans les collèges français dès la rentrée 2025. Cette mesure, fruit d’une expérimentation lancée depuis 2024, a pour objectif de répondre aux préoccupations croissantes concernant l'impact des téléphones portables sur la concentration des élèves et sur le climat scolaire.
Depuis septembre 2024, le concept de "pause numérique" est testé dans une centaine de collèges à travers la France, touchant environ 50 000 élèves. Cette initiative a permis d'interdire l'utilisation des smartphones tout au long de la journée, y compris dans les couloirs et espaces communs. Le bilan de cette expérimentation a été jugé très positif par l’Éducation nationale, notamment en ce qui concerne l’amélioration du climat scolaire et la concentration des élèves en classe. "Les retours sont très positifs", a confirmé la ministre, soulignant les bénéfices notables pour la vie scolaire et les résultats académiques des collégiens.
La mesure : un impact direct sur les pratiques scolaires
À partir de la rentrée 2025, l’interdiction des smartphones sera donc généralisée dans tous les collèges de France. Concrètement, les collégiens devront déposer leurs téléphones dans des casiers ou pochettes dès leur arrivée dans l’établissement et pourront les récupérer uniquement en fin de journée. Les montres connectées seront également concernées par cette interdiction.
Si la loi de 2018 interdisait déjà l’usage des téléphones dans les écoles primaires et secondaires, la mesure était difficile à appliquer, avec des résultats variables d'un établissement à l'autre. La généralisation de la "pause numérique" devrait permettre une application plus stricte de cette règle. Pour les établissements, la mise en place de cette mesure pourrait entraîner des coûts relativement faibles, voire nuls, notamment si les dispositifs de stockage sont déjà disponibles.
Un objectif de bien-être et de réussite pour les élèves
Le dispositif de "pause numérique" vise deux objectifs principaux. D'une part, il s’agit d’améliorer le climat scolaire en réduisant les risques liés à l’utilisation des téléphones, tels que le cyberharcèlement, la diffusion de contenus violents ou la distraction en classe. D'autre part, l’interdiction des smartphones est censée favoriser une meilleure concentration des élèves, ce qui, selon les autorités éducatives, devrait se traduire par une amélioration des résultats scolaires.
Les chefs d’établissement auront néanmoins une certaine liberté pour adapter cette mesure aux spécificités de leur établissement. Le coût de la mise en œuvre variera en fonction des équipements nécessaires pour stocker les téléphones, mais la ministre a précisé qu’il pouvait être nul ou se chiffrer à quelques milliers d’euros, selon les solutions retenues localement.
Le débat sur les écrans et l’impact des nouvelles technologies
La généralisation de cette mesure s'inscrit dans un contexte plus large de réflexion sur l'usage des écrans par les jeunes. La commission de travail sur les écrans, dans son rapport remis en avril 2024, a recommandé plusieurs lignes directrices concernant l’exposition des enfants aux technologies numériques. Parmi celles-ci figurent des restrictions strictes sur l'utilisation des téléphones portables avant certains âges, ainsi qu’une vigilance accrue quant à l’accès des jeunes aux réseaux sociaux et à internet.
Le rapport met en avant la nécessité de contrôler l’exposition des enfants et adolescents aux écrans pour préserver leur bien-être et leur développement. Ainsi, bien que la généralisation de la "pause numérique" ne touche pas directement les smartphones en dehors du cadre scolaire, elle s'inscrit dans une volonté de limiter les dérives liées à leur utilisation excessive.
Un projet soutenu par les enseignants
L’interdiction des téléphones à l’école fait écho à un sentiment partagé parmi de nombreux enseignants qui soulignent les effets négatifs des smartphones sur la concentration et la dynamique en classe. Les jeunes, souvent absorbés par leurs écrans, peinent parfois à se concentrer et à participer activement aux cours. De plus, les cas de cyberharcèlement et de perturbation en cours liés aux smartphones sont loin d’être rares.
Pour les parents, cette mesure représente un soutien dans la lutte contre les distractions numériques, et un moyen d’encourager les enfants à s’investir davantage dans leur environnement scolaire. Les élèves, de leur côté, seront confrontés à un changement de taille, mais pourront potentiellement bénéficier d'une atmosphère plus calme et plus propice à l'apprentissage.
Des ajustements à prévoir
Toutefois, la mise en place de cette interdiction pourrait rencontrer quelques défis pratiques. Les établissements devront organiser la gestion des téléphones, notamment en prévoyant des casiers ou des pochettes pour stocker les appareils. Une collaboration entre l’Éducation nationale et les conseils départementaux est en cours pour faciliter cette transition, notamment en ce qui concerne le financement des infrastructures nécessaires.
Le grand test de la rentrée 2025 sera donc crucial pour évaluer la réussite de cette mesure à l’échelle nationale. Le gouvernement et les acteurs de l’éducation semblent déterminés à faire de la "pause numérique" un pilier du quotidien scolaire, afin d’assurer un environnement d’apprentissage plus sain et plus concentré.
En somme, la généralisation de la pause numérique marque un tournant important dans la gestion des technologies à l’école. Elle s'inscrit dans une démarche visant à protéger les élèves des effets néfastes des smartphones tout en améliorant leur qualité de vie scolaire et leurs performances académiques. La rentrée 2025 pourrait ainsi marquer un nouveau chapitre dans la relation des jeunes avec les nouvelles technologies.