Google est soupçonné d'abus de position dominante aux Etats-Unis avec Android
C’est Bloomberg qui en a fait l’annonce, la FTC (Federal Trade Commission) mènerait une enquête, sur la position dominante d’Android et Google sur le marché américain, et qui serait apparenté à une action antitrust de la part du géant outre-Atlantique. Un soupçon, que l’agence gouvernementale aux Etats-Unis, essaie de tirer au clair.
Sur les traces de l’Union Européenne
Google est maintenant pris à la gorge des deux côtés de l’Atlantique. En effet, au cours du printemps dernier, le géant américain avait déjà fait l’objet d’une procédure en Europe, suite à plusieurs plaintes déposées pour dénoncer une politique d’abus de position dominante d’Android sur le vieux continent. L’accusation en Europe, ou du moins le soupçon, concernerait le fait de savoir si Google a effectivement incité certains fabricants de téléphones intelligents et de tablettes, de n’accepter en pré-installation que ses propres applications ou services, dont Android.
L’enquête menée aujourd’hui aux USA par la FTC, est elle aussi orientée vers un potentiel abus de position dominante (antitrust) d’Android sur le sol américain ? Pour l’instant, aucune accusation formelle n’a encore été formulée contre la firme californienne, mais le stade de l’enquête est déjà bien entamé. Les agents de la FTC auraient rencontré des responsables du monde du high tech, notamment ceux d’entreprises concurrentes à Google.
Les éléments de l’accusation d’anti trust
Pour bien comprendre les éléments qui ont poussé aussi bien l’agence gouvernementale américaine, aujourd’hui, que la commission de l’Union Européenne il y a quelques mois, il est utile de préciser quelques chiffres. Aux dernières informations publiées par le spécialiste IDC, il faut savoir que Android (OS de Google) domine grandement le marché des smartphones, du moins d’après les chiffres du 2ème trimestre 2015, avec 82,8% (59% sur le marché US de smartphones vendus), devant l’iOS d’Apple avec 13,9% (38,3% sur le marché US) et en troisième position, on retrouve Windows Phone de Microsoft avec 2,6% (2,3% sur le marché US). Ces chiffres montrent combien, Google est maître de ses applications et services au niveau de la pénétration du marché mondial. Au même titre que les européens et les américains cherchent aujourd’hui à vérifier, si Google n’aurait pas exercé des pressions sur des fabricants pour qu’ils ne préinstallent que les applications et services du géant américains, et ignorer les services qui seraient lancés par des grands ou petits concurrents de Google.
La FTC et le département de la justice américaine essaieraient de tirer au clair les soupçons qui pèseraient sur Google, notamment le fait de savoir, si ce dernier a, de manière non conforme avec la loi et les règlements, essayé de mettre des obstacles au développement et l’accès libre au marché des applications et services pour la téléphonie mobile(lancement de versions modifiées et concurrentes d’Android).
A titre de rappel, la FTC avait mené une enquête entre 2011 et 2013 sur Google et la recherche en ligne. Une enquête qui s’était terminée par un abandon de poursuite, aucune accusation n’ayant été engagée contre le géant californien. Autre précédent, mais cette fois-ci contre Microsoft : le très médiatisé épisode de l’accusation formulée contre la firme américaine n°1 de l’époque (1998), pour politique antitrust vis-à-vis des concurrents de l’informatique. Les fabricants de PC étaient incités à ne pas mettre en avant des navigateurs Web concurrents d’Internet Explorer de Microsoft. Un accord à l’amiable avait été trouvé, avec des montants sonnants et trébuchants. Qu’en sera-t-il cette fois pour Google ? Ou bien la firme américaine s’en sort sans dommages ni accusation, ou bien, l’enquête la pointera du doigt, et dans ce cas, aller vers…un accord amiable, pour lequel, Google devra certainement budgétiser dès maintenant.