Les enfants préfèrent passer du temps sur l'écran de leur mobile aux sucreries
Selon une étude de Norton by Symantec réalisée auprès de quelque 1 000 parents d'enfants âgés de cinq à seize ans en France, les parents français culpabilisent de passer trop de temps en ligne devant leurs enfants, et ces derniers n'hésitent pas à le leur reprocher. L'enquête révèle que près de 6 répondants sur 10 (61 %) ont suggéré que les parents donnent le mauvais exemple en passant trop de temps en ligne, et que 3 sur 10 admettent s'être fait réprimander par leurs propres enfants pour leur comportement. Ces chiffres montrent à quel point les familles d'aujourd'hui ont du mal à imposer de bonnes habitudes vis-à-vis des écrans, dans un monde de plus en plus connecté.
L'étude de Norton met également en évidence que les enfants sont plus en demande de " temps d'écran " que de sucreries. D'ailleurs, ils sont plus souvent devant des écrans mobiles qu'à jouer dehors, plus d'un quart des parents indiquant même que leurs enfants passent plus de temps en ligne qu'eux. En moyenne, les enfants européens passent quotidiennement environ deux heures et demie de leur temps libre sur des appareils mobiles, soit plus d'une demi-heure de plus que le temps moyen passé à jouer à l'extérieur.
Près de la moitié des parents pensent que les technologies et appareils mobiles peuvent contribuer à améliorer les aptitudes de leurs enfants en matière de résolution de problèmes et d'apprentissage (44 %), de créativité (45 %) et de bien-être (42 %). Près des trois quarts (74 %) d'entre eux affirment que le fait de posséder leurs propres appareils apprend aux enfants le sens des responsabilités.
Mais le tableau n'est pas tout rose, car les parents nourrissent aussi de vraies inquiétudes quant au possible impact négatif de l'utilisation de ces appareils. Plus de la moitié d'entre eux (58 %) constatent que le temps passé devant les écrans influe sur la qualité du sommeil de leurs enfants. Ils s'inquiètent également de l'effet néfaste des appareils sur le niveau d'énergie (42 %), les compétences sociales (44 %) et la santé mentale (33 %).
Ces préoccupations vont croissant à mesure que les enfants obtiennent leurs propres appareils à un âge de plus en plus précoce. L'enquête de Norton montre que les parents cèdent au harcèlement, car en moyenne les enfants obtiennent leur premier appareil à neuf ans, soit un an plus tôt que l'âge jugé raisonnable par ces mêmes parents. Aux Émirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite, l'écart est encore plus grand, les enfants de ces pays recevant des appareils à partir de sept ans.
La plupart des parents tentent réellement d'instaurer des règles sur le temps passé devant les écrans, mais admettent qu'ils se discréditent sans doute eux-mêmes en ne montrant pas le bon exemple.
Plus de la moitié des parents (57 %) avouent passer trop de temps sur le web, et près d'un sur deux (40 %) culpabilise à ce sujet. Moins d'un parent sur trois (29 %) confessent que leurs propres enfants les réprimandent pour rester en ligne trop longtemps ou à des moments inopportuns et plus de la moitié (61 %) affirment être inquiets d'être un mauvais exemple pour leurs enfants.
Les parents de l'ère du numérique sont un peu désorientés. Près de la moitié d'entre eux (49 %) affirment vouloir fixer des limites et exercer leur autorité en matière d'utilisation d'appareils connectés, mais ne savent pas comment faire. Tandis que plus d'un parent sur deux (56 %) souhaitent plus d'aide et de conseils pour assurer la sécurité de leurs enfants en ligne. En revanche, un parent sur 10 n'impose absolument aucune limite à l'utilisation des appareils, jugeant que leurs enfants se débrouillent si bien qu'ils sauraient de toute façon contourner les règles.
Curieusement, l'étude a permis de constater au niveau EMEA que les parents les plus stricts étaient les moins âgés (75 %) et ceux ayant les enfants les plus jeunes (74 %). En effet, ces groupes sont plus susceptibles de se montrer sévères par rapport aux parents plus âgés (59 %) et à ceux ayant des enfants plus grands (53 %). Malgré les difficultés, les parents sont désireux d'encadrer l'usage des appareils par leurs enfants, mais beaucoup ne savent pas comment s'y prendre. Pratiquement la moitié (49 %) disent vouloir imposer des limites et un contrôle parental sur les appareils connectés, mais ne savent pas comment le faire, tandis que 56% souhaitent plus d'aide et de conseils pour assurer la sécurité de leurs enfants en ligne. Plus de la moitié (55 %) autorisent leurs enfants à naviguer sur Internet tout seuls dans leur chambre, et environ un tiers (32 %) avouent que c'est le cas même des plus petits, de cinq à sept ans.