Publié le  par Philippe

61% des détenteurs de téléphone mobile utilisent les réseaux 4G

61% des détenteurs de téléphone mobile utilisent les réseaux 4G Crédit Photo : BFM Business

Dans la course effrénée des ménages aux équipements numériques qui voit chaque année fleurir de nouvelles possibilités (tablettes, montres connectées, et depuis peu enceintes intelligentes), le smartphone s’impose aujourd’hui comme l’équipement de référence selon le Baromètre du numérique 2018 publié par l'Arcep.

En 2018, 3 personnes sur 4 ont l’usage d’un smartphone (75%, + 2 points). L’accès au réseau 4G devient de plus en plus aisé : 61% des équipés mobiles se connectent à internet par ce biais. La courbe de progression de l’accès 4G est fulgurante : le taux a progressé de +19 points en deux ans, +47 points en quatre ans.

Probablement en lien avec la plus grande rapidité de débit offerte par la 4G, le smartphone s’installe petit à petit comme le mode d’accès principal à internet (46%, +4 points par rapport à l’an dernier), grignotant encore cette année du terrain à l’ordinateur (35%, -3 points).

  • Ces tendances sont principalement portées par une population jeune (98% des 18-24 ans possèdent un smartphone, 86% utilisent la 4G et 83% utilisent le smartphone pour se connecter à internet), au profil socio-professionnel élevé (92% des cadres utilisent un
  • smartphone contre 79% pour les ouvriers). Cependant, le développement inégal du réseau internet mobile et de la couverture réseau inhibent l’utilisation de ces technologies des populations rurales.

Les usages sur le mobile sont très diversifiés. Parmi ceux-ci, les messageries instantanées séduisent un nombre croissant d’utilisateurs, avec des taux de progression très élevés : 53% des Français communiquent en envoyant des messages textes par ce biais (+ 10 points en un an). La fréquence d’envois de messages textes augmente également puisque 41% des Français disent le faire quotidiennement (+ 6 points en un an).

40% téléphonent via ces applications (+ 9 points). L’utilisation des SMS reste néanmoins plus importante pour une majorité de la population (64% des Français privilégient ce canal aux messageries instantanées – proportion stable par rapport à 2017).

La fin des frais d’itinérance (« roaming ») depuis juin 2017 semble avoir porté ses fruits. En un an, les personnes équipées qui se déplacent au sein de l’Union européenne sont beaucoup plus nombreuses à utiliser leur téléphone (78%, + 9 points). Certes, les principaux usages comme le fait de passer des appels, d’utiliser la connexion internet ou l’envoi de SMS, restent moins fréquents qu’en France, mais leur progression est sensible (+ 7 à + 8 points d’utilisateurs le faisant dorénavant aussi souvent ou plus souvent que sur le territoire national par rapport à l’an dernier). Ainsi, lors de leurs déplacements en Europe, 32% des personnes équipées ont utilisé la connexion internet de leur téléphone mobile cette année, contre 24% seulement l’an dernier.

Le taux d’équipement en téléphonie mobile se stabilise à 94% en 2018. Alors que l’équipement en téléphone fixe diminue de 2 points cette année, le téléphone mobile consolide sa position de premier équipement téléphonique des Français (+10 points par rapport au téléphone fixe). Par ailleurs, les smartphones se sont imposés comme le téléphone mobile de référence, équipant 3 personnes sur 4 en 2018 (+2 points par rapport à 2017), contre seulement 17% en 2011. On observe également une montée en puissance du réseau 4G qui est utilisé par près de 60% de la population (+19 points en deux ans).

94% des Français équipés en téléphone mobile

Même si l’équipement en téléphonie mobile concerne toutes les catégories de la population, on constate tout de même quelques différences dans le taux d’équipement. Ainsi, 100% des 18-24 ans et 98% des 25-39 ans déclarent posséder un téléphone mobile, contre 82% pour les 70 ans et plus. Néanmoins, la proportion d’individus âgés de plus de 70 ans équipés d’un téléphone portable est en augmentation de 6 points entre 2017 et 2018 (+23 points depuis 2013), preuve que la téléphonie mobile devient un outil de plus en plus populaire pour cette catégorie de population. A noter que les 12-17 ans sont 90% à déclarer posséder un téléphone mobile.

La taille du foyer est fortement corrélée à l’âge : les personnes de plus de 60 ans sont significativement plus nombreuses à résider dans des foyers d’une ou deux personnes. En conséquence, la taille du foyer a également un effet sur le taux d’équipement, les personnes seules étant moins souvent équipées d’un mobile que les personnes appartenant à un foyer de trois personnes ou plus.

Le niveau de diplôme semble également avoir un effet sur le taux d’équipement. 96% des individus ayant a minima le BEPC sont équipés d’un téléphone mobile (99% pour les titulaires du baccalauréat) contre seulement 83% pour les non diplômés. L’âge peut ici encore jouer un rôle : 64% des non diplômés ont plus de 60 ans. De la même manière, les retraités possèdent le plus faible taux d’équipement sur le critère de la catégorie socio-professionnelle.

Le niveau de revenus ne semble plus être un facteur clivant dans la possession d’un téléphone mobile. Avant 2015, les bas revenus et les classes moyennes inférieures étaient moins de 9 sur 10 à posséder un téléphone mobile. Aujourd’hui, toutes les classes de revenus présentent un taux d’équipement supérieur à 90%, voire même un taux égal pour les bas revenus et les hauts revenus (94%).

Aujourd’hui 6% de la population française âgée de 12 ans et plus n’a pas de téléphone portable. Cette absence d’équipement concerne plus souvent les personnes âgées (18% d’entre eux), les non diplômés (17%) et les retraités (12%). La variable de l’âge est donc l’élément le plus discriminant dans la possession d’un téléphone portable. Autrement, quel que soit le profil socio-démographique, le mobile s’est imposé comme un outil indispensable de nos sociétés.

Finalement, seulement 1% de la population ne dispose ni d’un téléphone fixe ni d’un téléphone mobile, alors qu’une grande majorité (79%) possède les deux équipements.

En 2018, qui n’a pas de téléphone mobile ? Parmi les 6% qui ne possèdent pas de téléphone mobile, on observe une part importante de personnes âgées : 47% d’entre eux sont retraités (+23 points par rapport à l’ensemble de la population), 44% ont plus de 70 ans (+29 points), 35% sont non diplômés (+23 points), 32% habitent des communes rurales (+9 points), 27% appartiennent à la classe moyenne inférieure (+5 points), et 27% vivent seules (+8 points).

Trois Français sur quatre ont un smartphone

Le taux d’équipement en smartphone des Français de 12 ans et plus a très nettement progressé depuis 2011 (+58 points) pour atteindre 75% en 2018. Depuis 2014, le smartphone est même l’équipement mobile le plus détenu par rapport aux mobiles « classiques ». Bien que l’on observe un ralentissement de la progression de l’équipement en smartphone sur l’année 2018 (+2 points contre +8 en 2017), actuellement, trois personnes sur quatre en possèdent un. Cette évolution est logique : aujourd’hui les smartphones se sont substitués aux téléphones portables « classiques » pour 80% des équipés en téléphones mobiles. Il est ainsi plus de difficile d’atteindre de nouveaux consommateurs comme par exemple les personnes âgées de 70 ans et plus qui ne voient pas forcément l’utilité d’un smartphone par rapport à un téléphone mobile « classique ».

La possession d’un smartphone dépend du profil socio-démographique des utilisateurs. Ainsi, le taux d’équipement est inversement proportionnel à l’âge des individus : les 18-24 ans sont 98% à être équipés ; au contraire, seulement 35% des 70 ans et plus utilisent un smartphone. Les 12-17 ans font figure d’exception avec un taux d’équipement de 83%, qui s’explique probablement par le fait que les parents ne souhaitent pas équiper leurs enfants, particulièrement les plus jeunes de cette tranche d’âge, de téléphones onéreux et qui permettent une connexion à internet en continu. La taille du foyer, marqueur indirect de l’âge des individus, est par ailleurs également déterminante dans le taux d’équipement en smartphone.

  • La catégorie d’agglomération joue également un rôle important dans le taux d’équipement en smartphone : l’agglomération parisienne enregistre un taux de 86% contre 68% dans les communes rurales et 69% dans les communes de 2 000 à 20 000 habitants.
  • Le niveau de diplôme semble également avoir son importance.

Ainsi, le taux d’équipement en smartphone des possesseurs de téléphone mobile varie de 86% pour les diplômés du supérieur et les titulaires du BAC, à 70% pour les individus diplômés du BEPC et 37% pour les non diplômés. Ici, deux mouvements sont probablement à l’oeuvre. Le premier est lié à l’âge des individus : les plus de 70 ans, relativement plus représentés au sein des non diplômés, tirent le taux d’équipement de cette cohorte vers le bas. Le second est probablement lié au niveau de vie : les personnes les plus diplômées ont relativement plus de chance d’avoir un pouvoir d’achat leur permettant d’absorber facilement l’achat d’un smartphone. Les forts taux d’équipement des cadres (92%) par rapport aux ouvriers (79%) et dans une moindre mesure des hauts revenus (80%) par rapport aux bas revenus (75%) et aux classes moyennes inférieures (68%) peuvent se comprendre en ce sens.

Pourtant, les ouvriers (79%), les professions intermédiaires (88%) et les employés (88%) enregistrent des taux d’équipement supérieur au taux national, ce qui tend à montrer que ces derniers sont quand même nombreux à disposer d’un smartphone. Parallèlement, les bas revenus enregistrent un taux plus élevé que les classes moyennes inférieures (75% contre 68%). La diversification des produits sur le marché permet aujourd’hui à une majorité de la population d’être en mesure d’acheter un smartphone à moindre coût. L’évolution rapide des taux d’équipement des catégories socio-professionnelles les moins privilégiées tend à confirmer cette analyse. Par ailleurs, dans l’édition 2017 du baromètre, à la question « Pour quelle raison principale n’avez-vous pas de smartphone ? », 58% des personnes sondées répondent qu’elles ne trouvent pas cela utile ou qu’elles n’en ont pas besoin, contre seulement 18% qui évoquent le prix comme facteur discriminant. Ce résultat confirme bien que si le niveau de vie est toujours un élément d’importance pour comprendre l’écart de taux d’équipement entre différentes catégories socio-professionnelles, il n’est pas (plus) la seule variable déterminante.

En 2018, qui n’a pas de smartphone ? Parmi les 20% de Français possédant un mobile et qui ne sont pas équipés, on trouve 77% d’individus vivant dans un foyer de moins de 3 personnes (+25 points par rapport à l’ensemble de la population), 64% de personnes âgées de 60 ans et plus (+36 points), 56% de retraités (+32 points), 51% vivant dans des villes de moins de 20 000 habitants (+11 points), 40% de titulaires du BEPC (+9 points), 29% de personnes appartenant à la classe moyenne inférieure (+7 points) et 28% de non diplômés (+16 points).

6 fois sur 10, les personnes équipées en téléphone mobile se connectent via la 4G

L’utilisation de la 4G pour se connecter à internet est fortement dépendant de l’âge de l’individu. Ainsi, à l’exclusion des 12-17 ans qui présentent un taux d’utilisation de 60%, ce qui peut s’expliquer par la réticence des parents à mettre à disposition des plus jeunes un forfait internet et/ou un smartphone, le recours à la 4G s’échelonne de 86% pour les 18-24 ans à 26% pour les plus de 70 ans. A l’inverse, la 4G est peu répandue dans les foyers de moins de 3 personnes (52% contre 73% pour ceux de plus de 3 individus). De la même manière, les non diplômés et les retraités présentent un taux d’utilisation extrêmement bas (de respectivement 28% et 31%).

Le réseau 4G n’étant pas déployé également sur le territoire, la catégorie d’agglomération est également un facteur discriminant pour accéder à cette technologie. Ainsi, plus la commune est petite et rurale, moins la 4G est utilisée par les personnes possédant un mobile : l’accès à cette technologie varie de 51% pour les habitants des communes rurales à 74% en agglomération parisienne.

Enfin, le profil socio-professionnel joue aussi un rôle dans l’utilisation de la 4G puisque 80% des cadres utilisent la 4G, 72% des diplômés du supérieur et 66% des hauts revenus. Cela étant dit, on observe que 70% des titulaires du BAC, 73% des professions intermédiaires et 74% des employés y recourent également, soit des taux à peine inférieurs.

En population générale, le taux d’accès à la 4G (58%) dépend à la fois du taux d’accès à un smartphone, puis du taux d’accès à la technologie 4G (voir en annexe, Tableau A 2, page 229). Les scenarii sont alors très variables. Les adolescents sont nombreux à disposer d’un smartphone mais sont freinés sur l’accès au réseau 4G ; les cadres ou les habitants de Paris et son agglomération cumulent un accès privilégié au smartphone et à la 4G ; les non diplômés n’ont ni l’un ni l’autre. Les effets liés au niveau de vie sont, ici, très limités.

Globalement, les difficultés à passer des appels ou des SMS depuis son téléphone mobile à domicile concernent toujours un abonné sur trois

Il apparait qu’un tiers des abonnés sur mobile éprouvent des difficultés à passer un appel, envoyer ou recevoir des SMS en 2018. Pour 16% de la population, ces problèmes sont même récurrents. La situation est assez stable par rapport à 2016, malgré un léger recul (-3 points, Graphique 15) de la proportion d’individus qui affirment n’avoir jamais de problèmes à passer des appels, envoyer ou recevoir des SMS.

Ce résultat peut sembler contre-intuitif puisqu’au fur et à mesure des années, les opérateurs investissent dans leur réseau pour en améliorer les performances. La diminution des problèmes dans les zones peu denses (de 45% des individus sondés qui affirmaient rencontrer des difficultés en 2016 à 37% en 2018) tend à montrer que c’est le cas puisque dans ces espaces la couverture réseau s’améliore.

Cependant, les problèmes pour téléphoner et envoyer ou recevoir des SMS rencontrés sur mobile semblent toujours liés au périmètre géographique. Ainsi, 15% des personnes habitant dans des communes rurales affirment avoir très souvent des difficultés. A l’inverse, 75% des personnes qui vivent dans des villes de plus de 20 000 habitants (à l’exclusion de l’agglomération parisienne) ne rencontrent jamais de problèmes.

Les jeunes de 12 à 17 semblent avoir moins de problèmes que leurs ainés quand il s’agit de téléphoner ou d’envoyer des messages : 81% d’entre eux affirment ne jamais éprouver de difficultés à réaliser ces actions. Cela peut s’expliquer par le fait que les plus jeunes, rompus aux technologies des téléphones mobiles et des smartphones (pour les 9 individus sur 10 de la cohorte qui en possèdent un), utilisent de moins en moins le réseau mobile pour communiquer (appels, SMS) pour privilégier le réseau internet (Messenger, WhatsApp, Instagram, Snapchat). Ainsi, même si ces derniers rencontrent probablement les mêmes problèmes liés au réseau (transport souterrain), ils ne se sentent pas concernés par la question, qui porte spécifiquement sur les difficultés liées aux appels et à la réception ou l’envoi de SMS. Parallèlement, les 25-39 ans sont relativement plus nombreux (11%) à très souvent éprouver des difficultés à réaliser ces actions.

Au niveau du profil socio-professionnel, les indépendants sont seulement 55% à ne pas rencontrer de difficultés à appeler, envoyer ou recevoir des SMS (pour 11% qui en éprouvent très souvent et 24% pas très souvent). La surreprésentation de cette catégorie peut s’expliquer par la présence des agriculteurs en son sein, qui en toute logique se rapprochent du critère géographique du fait de leur profession. On note par ailleurs que les hauts revenus sont 73% à ne jamais avoir de problèmes pour entreprendre ces actions.


 

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