Les applications mobiles représentent au minimum 6% des émissions de CO2 du numérique
Greenspector qui une seule solution de contrôle dédiée à l'efficience et la performance des applications mobiles, web et des objets connectés, vient de dévoiler un baromètre des grandes tendances de consommation des applications mobiles du Google Play Store. Performance, Sobriété, Inclusion, plus de 1000 applications ont été passées au crible des outils de mesure développés par Greenspector.
Cette étude révèle que les applications sur mobiles contribuent au minimum à 6% des émissions de CO2 du numérique et les traqueurs, analytiques et autres permissions omniprésents (44% des applications possèdent plus de 5 traqueurs) entraînent un surcoût de 8,5% pour chaque traqueur ajouté en moyenne. Un quart des applications du Google Play Store excluent 10 % des mobiles les plus anciens. 50 % des applications mesurées continuent à effectuer des traitements ou à envoyer des données après la fermeture de l'application et certaines applications fortement utilisées et gourmandes peuvent réduire à moins de 3 heures l'autonomie des batteries.
Pour cette nouvelle étude, le laboratoire Greenspector a testé plus de 1000 applications sous Android grâce ses différents outils de mesure. Chaque application a subi 100 points de contrôle permettant de déterminer un " Ecoscore " global sur 100, le Greenspector App Mark qui est le résultat de 5 critères mesurés : la sobriété, la performance, la discrétion, l'écologie et l'inclusion. La manière de concevoir des applications va provoquer un impact non négligeable, tant en termes d'empreinte écologique que d'autonomie des smartphone ou d'expérience utilisateur.
Nouvelles vitrines des marques, elles sont souvent le principal point d'entrée des clients, que l'achat se concrétise dans l'application ou se poursuive en magasin. Une mauvaise "expérience utilisateur", se traduit inexorablement par une baisse des ventes. Le secteur du e-commerce n'est pas seul concerné : image de marque, e-réputation et e-inclusion sont aussi en jeu dès que l'application est destinée au grand public. L'étude Greenspector montre que les applications de musique & audio, des compagnies aériennes et de m-commerce du Google Play Store ont le plus fort impact environnemental.
Les grands constats :
Empreinte Carbone : en moyenne les applications ont un impact de 0,75 g CO2eq (équivalent CO2). Sur une projection d'usage de 3 heures par jour par 5 milliards de mobinautes, cela donne une projection de 92 millions de tonnes CO2eq. Sachant qu'elle ne prend en compte ni l'installation de l'application, ni parcours fonctionnel dans l'application, cette estimation minimisée montre que les applications mobiles représentent au minimum 6% des émissions de CO2 du numérique. Dans notre panel, 90 % des applications mobiles ont un impact faible (moins de 1 g CO2eq par unité de mesure). Néanmoins la moyenne du panel est tirée vers le haut par 1% des applications qui ont un impact supérieur à 10 g CO2eq par unité de mesure notamment dans la catégorie des jeux.
Impact utilisateur et respect de la vie privée : les traqueurs, analytiques et autres permissions sont omniprésents : en moyenne 44% des applications possèdent plus de 5 traqueurs et 73% demandent plus de 10 permissions. Au-delà des problèmes posés en termes de sécurité des données personnelles et de leur exploitation, ces outils impactent grandement la consommation d'énergie et les ressources du mobile entraînant un surcoût environnemental.
Obsolescence logiciel/mobile : dans ce baromètre Greespector seules 70 % des applications sur le store sont compatibles avec toutes les versions d'Android. Un quart des applications du Google Play Store excluent 10 % des mobiles les plus anciens. Le taux d'inclusion du marché moyen des applications, c'est-à-dire le pourcentage applicatif compatible avec le parc matériel/OS sur Android, est de 95,8 %. Ou dans 4,2 % des cas, les applications ne seront pas compatibles avec le parc existant.
Autres constats :
A noter que plus de 50% des applications mesurées continuent à effectuer des traitements ou à envoyer des données après la fermeture de l'application. Il s'agit d'envois volontaires (sauvegarde de données sur des serveurs externes, par exemple) ou parfois involontaires (librairies non-contrôlées notamment). Une surconsommation souvent inutile pouvant mettre en péril ces applications : les fabricants sensibles à cette consommation en arrière-plan se dédouanent de plus en plus en dénonçant celles qui mettent à plat les batteries et impactent leur réputation en autonomie. Être dénoncée comme une application pompant de la batterie est un risque pour l'image de la marque. D'autant qu'il s'agit d'une réalité, certaines applications fortement utilisées et gourmandes peuvent réduire à moins de 3 heures l'autonomie des batteries.
Ce premier observatoire des applications mobiles confirme également certains constats statistiques
Les applications les plus discrètes actionnant peu de traqueurs et de permissions sont aussi les applications les plus inclusives : potentiel d'élargissement de cibles ou de marché plus important en favorisant un accès plus universel aux contenus et services qui contribue à réduire la fracture numérique.
La taille de l'application n'a pas d'impact sur sa performance, ni sur ses consommations énergétiques. En revanche, celles-ci grimpent dès que les mises à jour sont fréquentes.
Les applications les plus performantes en termes de temps d'affichage sont en moyenne les plus écologiques. Mais dès qu'une application demande à utiliser toutes les ressources d'un smartphone pour être plus performante en vitesse d'affichage, elle accroît la demande en énergie et crée une surconsommation d'énergie et diminue d'autant les ressources du smartphone.